La paroisse Saints-Julien-et-Baselisse est étendue sur la commune de VILLENEUVE-DE-LA-RAHO. L'église est au sommet du village.
Elle est une communauté bien vivante. Vous trouverez tous les renseignements concernants cette paroisse au grès des pages de ce site.
SON HISTOIRE
La chapelle historique Saint Julien :
Les origines de la Chapelle Saint-Julien se confondent avec celle du village dont elle est la première église paroissiale. Un acte du 16 décembre 1149 est à ce jour, le premier texte ou soit mentionné l'église de Sant-Julià. Mais, c'est dans un document plus tardif, de 1428, qu’elle est clairement désignée comme l'église paroissiale du village. Malheureusement, ces documents livrent peu d'informations sur le bâtiment lui-même et sa date de construction. Il reste donc un monument, difficile à dater et seule l'étude archéologique des maçonneries, du sol, de l'architecture et des chapiteaux sculptés de l'abside et du chœur, réalisée aujourd'hui, a permis d'avancer quelques hypothèses.
Le plan à nef unique et l’élévation de l'église semblent la rattacher à la période romane. Pierre Ponsich datait l'origine du bâtiment du XIème siècle. En fait, il distinguait deux campagnes de travaux : la première au début du XIème siècle et un remaniement dans la seconde moitié du XIème siècle, comme en témoignerait le style plus tardif des sculptures de l'abside et du chœur, ainsi que le portail méridional de marbre blanc, se détachant dans un massif appareillé de granit.
La grande originalité de l'édifice tient au décor du chevet avec sa double rangée d'arcatures lombardes, qui se superposent et s'appuient sur des colonnes engagées.
Au XIVème siècle (après 1312), l'église passe sous la possession de l'abbaye de Fontfroide.
Au siècle suivant, le village est abandonné définitivement au profit du sommet de la butte fortifiée et en 1471 l'église est signalée comme une dépendance de l'abbaye de Lagrasse.
Vient la Révolution Française. En 1793, l'église est vendue comme bien national et désaffectée, pour être transformée en grange.
Elle est classée au titre des Monuments Historiques le 2 mai 1912 et reconnue comme un fleuron de l’art roman.
En 1979, elle suscite, du point de vue patrimonial un intérêt local : l'association des amis de la Chapelle Saint-Julien voit le jour.
Elle a été acquise par la commune au franc symbolique en 1998.
Les efforts conjugués de la commune de Villeneuve-de-la-Raho, de l'association P.A.V.E. (Patrimoine Archéologique de Villeneuve et des Environs), associés à la Direction Régionale des Affaires Culturelles, à l'association Remparts et à l'État permettent aujourd'hui de rendre à la Chapelle Saint-Julien la double vocation cultuelle et culturelle que les aléas de l'Histoire lui avaient ravie…
L'actuelle église paroissiale :
En l’absence de documents, la date de l'abandon de la chapelle Saint-Julien pour la nouvelle église Saint-Julien-Sainte-Baselisse, au sommet du village ne nous est pas connue.
L'époque de la construction de la nouvelle église remonte au XVème ou au début du XVIème siècle, datation suggérée par la présence au plafond de couvre-joints et de voliges peintes avec des décors géométriques.
Le rétable :
Classé Monument Historique, le retable baroque du maître-autel date de 1690.
De gauche à droite : au premier étage, son figurées les statues de Saint-Pierre (front dégarni, livre ouvert de ses épîtres dans la main gauche, clés du ciel et de la terre disparues dans sa main droite), saint Julien (regard tourné vers son épouse), sainte Baselisse (main droite sur le cœur qu’elle offre à son mari) et saint Paul (longue barbe pointue, épée de son martyre dans la main gauche, livre disparu dans la main droite).
Dans le même ordre, au deuxième étage, sont représentées sainte Françoise Romaine (épouse modèle, qui fonda un ordre religieux à la mort de son mari), sainte Thérèse D’Avila (fondatrice de l'ordre réforme des Carmes Déchaux) et sainte Marguerite (tuant le dragon).
Tout en haut : Dieu le Père éternel, en buste, coiffé d'un triangle, surveille toutes nos actions terrestres…
Dans le transept droit : un Crucifix de procession du XVIIIème siècle.
Reliques : Buste de saint Vincent Ferrier, patron secondaire de la paroisse.
Buste de saint François de Paule ,patron secondaire de la paroisse.
Bras reliquaire de saint Julien.
NOS SAINTS PATRONS :
SAINTS JULIEN ET BASELISSE : (fête le 7 janvier)
Comme souvent pour des saints aux origines si lointaines, l’histoire se mêle à la légende. Mais elle n’en est pas moins édifiante.
Pour certains, ils seraient originaires d'Antioche de Syrie. Pour d'autres, il s'agit deux martyrs égyptiens dont le culte s'est répandu dans notre région via l'Afrique du Nord, l'Espagne et la Catalogne. D’ailleurs, nombreuses sont les autres églises de notre diocèse sous leur patronage : Estavar ; Jujols ; Le Soler ; Mosset ; Railleu ; Terrats ; Torreilles ; Villemolaque ; Vinça…
Grâce à un recueil, une Passion, écrite avant le VIème siècle nous avons quelques éléments. Nous sommes dans la première moitié du IIIème siècle. A 18 ans, les parents de saint Julien, très connus et croyants, le pressent de s’engager dans les liens du mariage, alors que le jeune homme avait décidé de se consacrer à Dieu. Mais, après une vision lui présentant le bien de ce projet, saint Julien accepta le mariage, car sa future épouse se consacrerait elle aussi à Dieu comme lui et leur union serait pour beaucoup une occasion de salut !
Il épouse donc la jeune fille, Basselisse de famille riche. Le soir de leurs noces, selon la tradition en hiver, un délicieux parfum de fleurs printanières envahit la chambre nuptiale tandis que les époux étaient en prière. Les époux firent à cet instant le vœu de vivre la continence parfaite. Alors, ils eurent une apparition des plus admirables. Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même et sa très sainte Mère, la Vierge Marie, leur apparurent et ils entendirent une harmonie céleste qui les remplit d’une joie immense. A la mort de leurs parents, ils consacrèrent tous leurs revenus au soulagement des pauvres et chacun fonda un monastère. Saint Julien créa une sorte d'hôpital et c’est ainsi qu’on l’appelle encore aujourd’hui : saint "Julien l'hospitalier".
A la fin du IIIème et au début du IVème siècle, le christianisme connu la persécution de Dioclétien et sainte Basselisse mourut la première. Saint Julien fut dénoncé et jeté en prison plus tard. Son interrogatoire et ses supplices furent accompagnés de prodiges étonnants et de nombreuses conversions, dont la mère et le fils du gouverneur lui-même. Des miracles ! Il fut épargné par le feu qui ne put l'atteindre et par les bêtes féroces qui ne voulurent pas de lui. Aussi, saint Julien eut la tête tranchée. C'était le 7 janvier 313 ! Le 7 janvier, jour de notre fête patronale.
Une fois mort, ils accomplirent une multitude de miracles et ce sont par exemples 10 lépreux, guéris le même jour ! A Villeneuve-de-la-Raho, nous avons un privilège, puisque nos saints patrons sont un couple de chrétiens martyrs qui ont été canonisé ensemble, ce qui est très rare !
SAINTS VINCENT FERRIER : (fête le 5 avril, dans notre paroisse le 5ème dimanche de Carême)
A l'occasion de sa présence dans le diocèse de Perpignan, il a préché à Villeneuve-de-la-Raho. La paroisse en garde un précieux souvenir par ses reliques qui ont l'honneur d'ouvrir la procession de l'Archiconfrérie de la Sanch le vendredi saint à Perpignan.
Saint Vincent Ferrier, un saint prédicateur de l’ordre des dominicains.
Il naquit le 23 janvier 1357 à Valence en Espagne. Des l’âge de 12 ans il s’adonna avec passion à l’étude de Dieu par la philosophie et la théologie. A l’âge de 17 ans il prit l’habit religieux. Après le noviciat il fut envoyé à Barcelone où il s’adonna avec beaucoup de vertu à la prédication, mission spécifique de son ordre. Puis il fut envoyé à Lérida où il devint docteur en théologie. Puis en 1384, il dut retourner à Valence pour continuer son apostolat. Saint Vincent Ferrier avait l’intime conviction que pour connaître l’union à Dieu il fallait employer les bonnes armes. Celles de la prière, de la mortification, une exacte vigilance sur tous les sens et une grande attention à réprimer les premiers attraits de la chair. Il s’appliquait à tout faire dans sa vie selon un véritable esprit de prière.
En ce temps-là, la papauté était bouleversée et pour différentes raisons, n’était plus à Rome mais à Avignon. Saint Vincent Ferrier fut demandé par le cardinal Pedro de Luna pour qu’il soit de ses voyages. Un cardinal, il faut bien l’avouer qui s’occupait plus de politique que de religion. Mais cela n’empêcha pas le saint prédicateur de s’appliquer à toucher les cœurs là où il passait. En 1394, le cardinal lui demanda de l’accompagner à Avignon où se trouvait le pape Clément VII mais il refusa.
Cette année-là, Clément VII vint à mourir et c’est alors que les cardinaux espagnols et français ont élu Pedro de Luna comme pape qui prit le nom de Benoit XIII. Et cela contre l’avis des italiens qui eux de leur côté ont élu Urbain VI. Et cette élection a eu lieu à Rome. Nous voilà donc avec deux papes, une division profonde. Saint Vincent Ferrier, d’abord fidèle à Benoît XIII va rapidement se rallier à Rome et reconnaitre l’autorité d’Urbain VI (la seule que l'Eglise reconnait encore aujourd’hui). C’est dans ce contexte bouleversé que saint Vincent Ferrier va sillonner de nombreuses routes et s’appliquer à convertir les âmes. En particulier en œuvrant à l’unité dans l’Eglise en luttant contre l’errance pécheresse des responsables religieux et en favorisant la conversion des pécheurs. C’est ainsi qu’il arriva jusqu’à Perpignan où il prêcha ardemment et structura l’archiconfrérie de la Sanch telle que nous la connaissons aujourd’hui, où encore qu’il évangélisa les terres de Villeneuve-de-la-Raho.
Nous le fêtons le 5 avril, jour de sa mort à Vannes, en Bretagne.
Chaque année, pour le 5ème dimanche de Carême, les pénitents de l'archiconfrérie de la Sanch viennent honorer leur saint patron dans notre église pour le 5ème dimanche de carême.
SAINT FRANCOIS DE PAULE : (fête le 2 avril)
(article écrit par Monsieur Reinald DEDIES, bulletin paroissial de la cathédrale de Perpignan n ° 51, avril 2015)
François Martotile est le fils de propriétaires terriens de Calabre, très croyants, restés longtemps sans enfant. Ils invoquent saint François d’Assise. Le 27 mars 1416 naît le futur saint prénommé Francesco en signe de reconnaissance.
Enfant, le petit Francesco guérit d’une forme grave d’infection à un œil dès que la famille demande l’intercession de saint François et promet de confier l’enfant un an à un couvent franciscain. La promesse sera tenue : Francesco, adolescent humble, docile, passera un an au couvent où son penchant mystique se révèle. Puis il suivra sa famille en pèlerinage à Assise, Loreto, Rome, l’abbaye du Mont-Cassin et au Mont Luco. Le faste romain lui déplaît. on dit qu’il fit remarquer à un cardinal que Jésus, lui, ne portait pas de somptueux habits! De retour à Paule, il va vivre en ermite, sur des terres familiales. Son austérité devient vite célèbre et sa renommée de sainteté attire des disciples. Il ne change jamais sa robe de bure, ne se rase pas, mais répand un parfum d’ambre. Il parcourt la Calabre et la Sicile nu-pieds couchant à même le sol, ne mangeant qu’une fois par jour, et jamais de viande. Il n’a que dix-neuf ans quand il fonde le premier couvent de «Minimes », pour pratiquer l’humilité et la charité, soutenu par les notables de Paule, qui n’hésitent pas à participer de leurs mains aux travaux de construction du couvent. L’ordre est vite approuvé par l’archevêque de Cosenza, puis, après enquête, par le pape Sixte IV en 1474. De nombreux ermitages sur le modèle de celui de Paule, se créent dans le Royaume de Naples.
On lui attribue déjà de nombreux phénomènes surnaturels : il touchait des charbons ardents sans se brûler ; il prédit la prise d’otrante par les Turcs en 1480, et sa reconquête par le roi de Naples ; il aurait ressuscité plusieurs défunts, guéri de nombreux malades au moyen d’herbes banales, traversé le détroit de Messine sur son manteau étendu, après que le patron de barque Maso aurait refusé de le prendre gratuitement à bord...
À partir de 1481, Francesco doit vivre à la cour de Naples qui tient à retenir« le saint homme ». Les marchands napolitains parlent de ses miracles à Louis XI de France, dangereusement malade. Lui qui tentait de prolonger ses jours en s’entourant de reliques, espère obtenir du saint homme sa guérison. Il obtient du Pape Sixte IV la venue de François. Au cours du voyage, le navire qui le conduit d’ostie à Marseille est attaqué par des pirates, essuie une tempête, mais parvient à Marseille. La Provence, ravagée par la peste, refuse l’entrée à tout voyageur. Refoulé aussi à Toulon, il persuade les gardes de Bormes en disant : « Dieu est avec nous, permettez-nous d’entrer ». Il y soigne les malades par l’imposition des mains. L’épidémie cesse. Il fait de nouveaux adeptes, ainsi qu’à Fréjus qu’il délivre aussi de la maladie, où il fonde un couvent.
Accueilli partout avec de grandes marques de respect, François remonte le Rhône jusqu’à Lyon qui, sur ordre du roi, l’accueille le 24 avril 1483 en grande pompe «comme si c’était notre Saint-Père ». Venu à sa rencontre, le Dauphin voulant tester si le personnage était à la hauteur de sa réputation, s’était mis en retrait, vêtu modestement, alors qu’un courtisan somptueuse- ment paré jouait son rôle ; à l’étonnement général, le saint déjoua le piège et alla droit au dauphin qu’il n’avait jamais vu. Il par- vient auprès de Louis XI. Ce roi, connu pour sa fourberie, sa cruauté et ses pratiques superstitieuses, se jette à ses pieds, le flatte, tente de l’acheter, offre de construire deux couvents pour son ordre, fait surveiller sa vie privée : tout est bon pour obtenir un répit « Saint homme, empêche-moi de mourir ! ». Mais le pieux ermite ne peut qu’exhorter le roi à s‘y préparer. Louis XI décède le 30 août.
Retenu contre son gré par les grands qui refusent son retour en Italie, François va vivre un quart de siècle à la cour, protégé par Charles VIII et Louis XII. Affectueusement surnommé « le bonhomme » par le peuple qui le vénère, et aussi non sans quelque mépris par les courtisans, ce frère tout simple sait guider avec sagesse la vie spirituelle des hauts dignitaires. Il n’est pas moins apprécié de tous, les plus humbles comme les savants de la Sorbonne. Il loge au château de Plessis, mais reste un solitaire jusqu‘au sein de la Cour… « François ne trouve rien qui soit digne de lui que le ciel », commente Bossuet qui ajoute : « François de Paule, Ô l’ardent amoureux ! Il est blessé, il est transporté, on ne peut le tirer de sa chère cellule, parce qu’il y embrasse son Dieu en paix et en solitude. »
Beaucoup de moines de tous ordres, fascinés par son style de vie, se joignent à lui : il doit fonder, avec l’aide de Charles VIII, les couvents de Tours et d’Amboise, puis d’autres maisons partout en Europe.
Lors de la Guerre franco-bretonne, François obtient la paix par le mariage d’Anne de Bretagne et Charles VIII. Il mourra bientôt au couvent de Plessis-lez- Tours, le Vendredi saint de l’an 1507. Léon X le canonise, le 12 mai 1519.
Saint François de Paule jouit d’une grande popularité à Perpignan : en 1632, on attribua à son intercession la fin de la peste et l’année suivante les consuls de la ville le proclamaient « protecteur spécial de Perpignan ». Selon un vœu, renouvelé annuellement, malgré diverses interruptions jusqu’à nos jours, les consuls ou leurs successeurs lui offrent un cierge.
Mais déjà auparavant la ville lui savait gré d’une autre intervention : François, en tant que confesseur, aurait convaincu Louis XI de rendre, après une longue et dure occupation militaire française, le Roussillon à la couronne catalane. Il mourut peu après et c’est son successeur Charles VIII qui tint la promesse faite par son père. A la cathédrale, plusieurs tableaux actuellement sur les murs du transept droit, un beau retable et des peintures murales dans sa chapelle, ainsi que quelques peintures dégradées dans le cloître du cou- vent de son ordre, rue Rabelais, nous rappellent les principaux événements de sa vie. Gardons-les présents aussi en nos cœurs !